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Daiara Tukano

© @dimitrie

Daiara Hori (1982, São Paulo, Brésil), dont le nom traditionnel est Duhigô, est membre du clan Uremiri Hãusiro Parameri du peuple des Yepá Mahsã, aussi appelés les Tukano, issus de la région amazonienne de l’Alto Rio Negro. À sa naissance, sa famille vivait à São Paulo et a rejoint le grand mouvement politique indigène qui a précédé l’Assemblée constituante brésilienne (1987-1988). Artiste, enseignante, militante des droits des indigènes et communicatrice, Tukano, qui est licenciée en droits de l’homme et chercheuse en droit des peuples autochtones à la vérité et la mémoire, coordonne également Rádio Yandê, première radio indigène en ligne au Brésil. Son travail est indissociable de la culture ancestrale du peuple tukano qui, à l’instar d’autres ethnies autochtones d’Amazonie, a recours à la médecine ayahuasca dans ses rituels. Influencée par cette pratique, dont les visions mystiques, connues sous le nom de hori, imprègnent toute la culture visuelle tukano, Daiara conçoit des images évoquant des aspects de l’existence qui passent le plus souvent inaperçus.

Tukano refuse la classification simpliste de son travail comme « art » au sens occidental du terme et considère les images qu’elle crée, abstraites ou figuratives, comme des « messages » dont la valeur transcende le seul plaisir esthétique. Pour la 34e Bienal, Daiara expose Festa no Céu [Fête au paradis], ensemble de quatre toiles suspendues représentant les oiseaux sacrés – l’aigle surnommé harpie féroce, le vautour royal, le héron coiffé et l’ara à ailes vertes, ou miriã porã mashã – qui, à en croire le peuple tukano, accomplissent une cérémonie afin de porter le poids du ciel et d’empêcher le soleil de brûler les sols fertiles. Au dos de chaque tableau, se trouve une cape faite de plumes entrelacées dans des motifs géométriques aux racines ancestrales en référence aux grandes capes en plumes qui, selon l’artiste, ont « cessé d’être confectionnées à cause de l’accaparement des terres, du génocide des peuples indigènes et de l’extinction continue des oiseaux sacrés. Ce travail se concentre sur le sacré mais convoque aussi le deuil lié à la perte de tant d’anciens, jadis gardiens de ces histoires dont [elle a] fait l’expérience et qu’[elle a] partagées avec [ses] proches ».

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