Pierre Huyghe, After UUmwelt, vue d'exposition, LUMA, Arles, France (2021). Courtoisie de l'artiste ; Esther Schipper, Berlin; Galerie Chantal Crousel, Paris ; Marian Goodman Gallery, New York ; Hauser & Wirth, London. Photo : Ola Rindal. © Pierre Huyghe/ADAGP, Paris (2021).

Pierre Huyghe : After UUmwelt

La Grande Halle
Du  au 

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Les images mentales peuvent circuler d’un esprit à l’autre, hors du champ de l’apparence, comme une conversation télépathique synthétique. Elles peuvent aussi être externalisées des esprits des sujets et se manifester physiquement. Il serait alors possible d’être le témoin de la création d’un imaginaire collectif, comme dans un rituel neuronal. Mind’s Eyes sont des images mentales extraites de UUmwelt, artefacts du champ de l’imaginaire, précipités occupant l’espace. Elles sont dans une continuité ambiguë entre l’imagination humaine visuelle, l’intelligence artificielle, les données et la matière.

Pierre Huyghe

La pratique de Pierre Huyghe se concentre sur les réalités symbiotiques et l’écologie générale à l’intersection de mondes possibles. Son travail se manifeste en instaurant les conditions pour que différentes entités coexistent, sans distinction hiérarchique ni détermination spécifique. À travers cette coopération inter-espèces, de nouvelles formes sont générées hors du contrôle de l’artiste et se développent indépendamment.         

After UUmwelt est une nouvelle commande créée spécifiquement pour La Grande Halle, ancien espace de production des ateliers SNCF, au sein du complexe culturel de LUMA Arles. A cette occasion, Pierre Huyghe a transformé le site en une situation où l’humain et l’imagination artificielle sont exposés à des organismes biologiques et techniques, des cellules virales et des formes qui produisent activement cet environnement sensible et spectral, peuplé par des processus et des mutations.

Selon l’artiste, UUmwelt est « une coproduction d’imaginations entre l’humain et une intelligence artificielle ». Sur des écrans LED, sont présentées des images mentales produites par une interface neuronale directe qui a capturé l’activité cérébrale d’un sujet pendant qu’il imaginait des éléments qui lui étaient donnés à penser, tels que des entités biologiques, des outils préhistoriques, des codes et des œuvres d’art. Les images mentales ont été reconstruites en laboratoire grâce à un réseau de neurones profonds qui utilise continuellement des processus d’optimisation, de compréhension et de reconnaissance. Le processus d’UUmwelt a débuté en 2018.

Dans After UUmwelt, de nouvelles images sont constamment générées. Celles-ci incorporent leur milieu (« Umwelt » en allemand) dans leur développement : la reconnaissance faciale des visiteurs, et des facteurs externes, tels que des actions atmosphériques ou biologiques exercées par des abeilles, des fourmis et des bactéries, contribuent à la modification de leur apparence en temps réel.

Un incubateur de cellules cancéreuses (Cancer Variator, 2016)contenant des cellules in vitro HeLa, fonctionne comme une horloge pour After UUmwelt. Le rythme de division des cellules cancéreuses varie, ce qui déclenche l’apparition de nouvelles images sur les écrans.

Parallèlement à cela, Mind’s Eyes (2020), images mentales capturées et extraites de l’esprit du sujet, se manifestent physiquement comme des artefacts de l’imagination. Ces reconstructions tangibles d’images mentales sont composées de matières biologiques et synthétiques, ainsi que de micro-organismes. Pendant la durée de l’exposition, elles se modifient, se dégradent et se transforment avec leur environnement.

Formes multidimensionnelles, environnements fluctuants, variabilité dans la coexistence des espèces et contingence sont des notions essentielles à l'expérience de la nature sensible de l’œuvre, ouvrant la voie à une pratique artistique conçue comme un être-milieu, libérée de toute prédiction.

After UUmwelt est la première présentation majeure de Pierre Huyghe en France depuis sa rétrospective au Centre Pompidou en 2013. Elle est une nouvelle itération d’UUmwelt, présenté à la Serpentine Gallery à Londres (2 octobre 2018 – 10 février 2019).

Avec le soutien de Christian Dior Parfums.

Pierre Huyghe

Pierre Huyghe (né en 1962, à Paris) vit et travaille à New York. Son travail est internationalement connu et montré dans diverses institutions à travers le monde. Les œuvres de Pierre Huyghe se présentent souvent comme des situations qui instaurent une continuité entre un large éventail de formes de vie intelligentes (biologiques, technologiques) et de matières qui apprennent, se modifient et évoluent. Ce sont des environnements immersifs, contingents et en constante évolution. Ce sont des sites de possibilités, d’excès de fiction, indéterminés et indifférents aux catégories et aux témoins. Depuis plusieurs années, les œuvres de Pierre Huyghe sondent des alternatives à la perspective humaine, donnant ainsi aux regardeurs le sentiment qu’ils ne sont pas toujours attendus, à la manière de Untilled, dOCUMENTA(13), (2012) et Untitled (Human Mask) (2014). Huyghe a reçu de nombreuses distinctions, dont le Nasher Sculpture Prize (2017), le prix Kurt Schwitters (2015), le prix Roswitha Haftmann (2013), le prix de l’artiste contemporain de l’année, décerné par le Smithsonian Museum (2010), le prix Hugo Boss, remis par le musée Guggenheim (2002), le prix spécial du jury de la Biennale de Venise (2001), et un DAAD, à Berlin (1999-2000). Plus récemment, il a été nommé directeur artistique de l’Okayama Art Summit 2019.

Parmi ses expositions récentes : UUmwelt, à la galerie Serpentine, à Londres (2018) et The Roof Garden, au Metropolitan Museum, à New York (2015). En 2012-2014, une importante rétrospective de l’œuvre de Huyghe, présentée par le Centre Pompidou (Paris), a voyagé au musée Ludwig, en Allemagne, en passant par le musée d’Art du comté de Los Angeles, aux États-Unis. Son œuvre a également été présenté dans des expositions en groupe, dont, entre autres, After ALife Ahead, au Skulptur Projekte Münster, en Allemagne (2017) ; Tino Sehgal, au Palais de Tokyo, à Paris (2016), Saltwater. A Theory of Thought Forms, à la XIVème Biennale d’Istanbul (2015), et dOCUMENTA(13), à Kassel (2012).

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