Anri Sala - If and Only If

Anri Sala : If and Only If

La Tour
Underground, Niveau -3
Du  au 

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If and Only If (2018) composé à partir de l’Élégie pour alto solo d’Igor Stravinsky, suit le cheminement d’un trajet, lequel devient une partie intégrante de sa composition musicale. Un escargot parcourt progressivement toute la longueur d’un archet d’alto, il glisse innocemment sur celui-ci, perturbant néanmoins avec délicatesse l’équilibre précieux sur lequel repose instinctivement le jeu du maestro. Cette traversée symbolise un dialogue caché entre deux voix subtilement sous-entendues au cœur de la composition. Bien que l’œuvre soit jouée comme un monologue, c’est à travers cette allusion au dialogue sous la forme du son de deux cordes que Sala interprète l’Élégie de Stravinsky comme une interaction tactile entre le célèbre altiste Gérard Caussé et un escargot de jardin. Ce dernier, dont la position et le rythme s’imposent à la performance, oblige l’altiste à s’adapter simultanément à cette situation évolutive et à composer avec elle. La mesure de l’Élégie est ainsi subvertie par l’interaction entre le musicien et l’escargot, révisé à près du double de sa durée habituelle. Lorsque l’escargot ralentit, hésitant à avancer, Caussé adapte la pièce pour l’encourager à poursuivre son cheminement. La musique se transforme en une composition organique et en un effort mutuel, créé par la performance de l’altiste et le mouvement du gastéropode, aboutissant à une bande sonore du « voyage épique » de l’escargot.

Composée sous la forme d’une polyphonie à deux voix, cette pièce — d’environ
5 minutes — est plus courte que la durée totale du film, qui est de 9 minutes et 47 secondes. Ainsi, alors que le musicien se trouvait contraint d’adapter sa performance à la présence du gastéropode, l’artiste a dû ajuster la musique elle-même afin de suivre le rythme du mouvement et ne pas risquer de l’interrompre avant la fin de l’ascension, séparant parfois les deux voix de la pièce pour en allonger la durée. Il en découle notamment que la musique n’illustre pas ou n’accompagne pas une action, mais est en fait la conséquence de l’action jouée dans le film, qui est également diffusé en format cinémascope, accentuant ainsi la dimension fictive d’un événement pourtant bien réel.

Anri Sala

Anri Sala est né en 1974 à Tirana, en Albanie. Il vit et travaille à Berlin. Depuis les années 1990, Anri Sala travaille avec différents médiums, dont la vidéo, la photographie, l’installation et, plus récemment, le dessin et la sculpture. Son travail interroge les frontières entre l’image et le son de manière à générer des moments temporels soigneusement assemblés qui se chevauchent les uns avec les autres. Grâce à une nouvelle forme de langage, son travail s’ouvre à de multiples perspectives et interprétations, associant le passé, le présent et l’avenir. Accordant une place essentielle à la lumière, au son et à la scénographie, les œuvres d’Anri Sala sont souvent présentées au sein d’espaces immersifs, qui stimulent nos sens et tissent une relation entre notre corps et l’architecture.

Anri Sala a reçu un certain nombre de prix au cours de sa carrière, tels que le Vincent Award, Den Haag en 2014, et la Biennale di Venezia (le Prix jeune artiste) en 2001, entre autres.

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